Comment jouer ?
Pour jouer la cornemuse, le musicien gonfle une
réserve d’air en peau à l’aide d’un tuyau appelé buffoir ou porte-vent. Ce sac
muni d’une soupape permet d’alimenter de façon continue le hautbois mélodique.
Un ou plusieurs bourdons peuvent y être adjoint, leurs notes fixes et
simultanées déterminent la tonalité de l’instrument. L’anche est simple ou
double suivant que la perce est cylindrique, type clarinette, ou conique, type
hautbois.
Bien que la taille des pavillons y soit un peu exagérée, le manuscrit 144 nous
donne une bonne représentation de la cornemuse et de tous ses éléments :
porte-vent, sac, hautbois, petit bourdon ou chanterelle. La tête ou souche qui
lie les éléments sonores au sac, prend souvent la forme d’une tête d’animal. Une
fois séparé du sac, le hautbois mélodique peut aussi être joué directement à la
bouche.
Pouce gauche | trou arrière de practice (le pouce est alors légèrement incliné, le geste doit être naturel donc ne pas se forcer à le mettre à plat) |
Index gauche | première phalange |
Majeur gauche | première phalange |
Annulaire gauche | première phalange |
Index droit | deuxième phalange |
Majeur droit | deuxième phalange |
Annulaire droit | deuxième phalange |
Auriculaire droit | première phalange |
Note :
L'auriculaire gauche ne sert pas.
Le pouce droit vient se poser "délicatement" sur l'arrière du practice. Il est
même conseillé lors des exercices de ne pas le faire toucher au practice afin de
ne pas se crisper. Ce sont les doigts qui bougent, pas le poignet
La position doit être naturelle et décontractée. Il faut réussir à boucher tous
les trous, juste en posant les doigts dessus.
Cela est utile pour 2 choses :
EXEMPLE
Le Doigté
L'auriculaire gauche ne sert pas.
Le pouce droit vient se poser "délicatement" sur l'arrière du practice. Il est
même conseillé lors des exercices de ne pas le faire toucher au practice afin de
ne pas se crisper. Ce sont les doigts qui bougent, pas le poignet
La position doit être naturelle et décontractée. Il faut réussir à boucher tous
les trous, juste en posant les doigts dessus.
Cela est utile pour 2 choses :
La cornemuse est un instrument étrange. En effet, elle n'est pas juste (par rapport au piano, qui sert de référence aujourd'hui aux autres instruments) et son jeu particulier ne se retrouve chez aucun autre instrument. Cela vient du fait que son évolution s'est effectuée en parallèle de la musique "classique". A cause de cela, si vous êtes musicien, vous risquez d'être vraiment très surpris ! Donc que vous soyez musicien ou non ce qui suit est très important !
Pourquoi existe-t-il des différences entre la cornemuse et les
autres instruments ?
La particularité de la cornemuse est de pouvoir jouer longtemps et en continu.
C'est bien, mais dans ce cas, il est impossible pour le sonneur (joueur de
cornemuse) de détacher les notes les unes des autres ! Pour remédier à ce
problème, il a fallu trouver une solution : les détachés (encore appelés
appoggiatures, en musique classique ou grâces notes, en anglais).
Cela consiste en l'ajout de notes très brèves, entre les notes mélodiques, afin
de les séparer.
On aurait pu s'arrêter là, mais les écossais en ont décidé autrement... De par
son caractère "solennel", la cornemuse se devait d'être difficile à apprendre.
Cela a fait que les appoggiatures sont devenues très complexes et théorisées.
Nous verrons de quoi il retourne un peu plus tard.
D'autre part, comme je le disais plus haut, cet instrument à
évolué isolément. Du coup, son échelle (hauteur et justesse des sons) a augmenté
avec le temps, elle est devenue de plus en plus aigüe et continue à évoluer
encore aujourd'hui.
Pourquoi expliquer tout ça ?
La raison est la suivante : de par son histoire, l'écriture des morceaux peut
varier énormément qu'ils soient écossais, bretons, contemporains ou classiques.
De plus, la cornemuse n'ayant aucune attache avec la musique classique (telle
que nous la concevons), il était très difficile de la retranscrire sur une
partition. Pour cela, il a fallu "inventer" des conventions, des notations
censés traduire au mieux, le jeu. Si vous avez des notions de solfège, ne soyez
pas étonné, si la notation est différente de ce que l'on doit effectivement
jouer, ce n'est pas une erreur.
A partir de maintenant, de deux choses l'une :
- Soit vous êtes musicien et vous connaissez déjà la musique.
- Soit vous ne l'êtes pas.
Dans tous les cas, une seule solution, apprendre les règles de la notation de
musique de cornemuse !
Si vous êtes musicien, il va falloir vous habituer, dès maintenant, à lire
autrement la musique.
Si vous ne l'êtes pas, pas de panique, c'est certainement moins dur d'apprendre
que de Réapprendre. Néanmoins, je vous conseille de jeter un œil sur des
bouquins de musique si vous ne comprenez pas les symboles.
(un petit site sympa et pas trop compliqué sur la théorie de la musique)
Echelle, notes et notation
Comme nous venons de le voir, il existe
plusieurs façons de noter la musique de cornemuse. Pour le moment, nous
considèrerons qu'il n'en existe que 2. La bretonne et l'écossaise.
N'ayez pas peur, de ne pas comprendre tout de suite de quoi il retourne, vous
aurez tout le temps d'y revenir plus tard. La lecture de la musique s'acquiert
en même temps que la pratique de l'instrument. Aussi, consacrez-y du temps, ça
ne sera que profitable.
La notation Bretonne
Cette notation est la plus simple, car c'est celle qui correspond le plus à la
façon classique de noter la musique.
Comme vous pouvez le remarquer, la cornemuse écossaise ne possède que 9 notes.
Du La bémol grave au Si bémol aigü. On ne peut pas passer à l'octave, ni altérer
les notes (sauf en Piobaireachd (musique classique de cornemuse)).
Au vu de cela, on pourrait croire que la cornemuse est basique... Mais n'ayez
crainte, ses 9 notes vous donneront déjà bien du fil à retordre, et vous serez
bien vite très content d'en avoir aussi peu ! :o)
La notation Ecossaise
A l'origine, la cornemuse n'était pas en Si bémol, mais en La. De ce fait la
gamme de la cornemuse n'était pas la même. Mais avec l'augmentation, de
l'échelle, l'ENSEMBLE des notes ont été augmentées.
Aujourd'hui la cornemuse est en Mi bémol Majeur (Sib, Mib, Lab). Mais à l'époque
la cornemuse était en Ré Majeur (Fa#, Do#). L'écriture écossaise a donc été
retranscrite en Ré et non en Mi bémol !
Malheureusement, les écossais ne considèrent pas les notes réellement jouées
aujourd'hui, mais celles qui étaient effectivement jouées "au bon vieux temps".
De ce fait, lorsqu'on joue un Si bémol, en Ecosse, il s'agit d'un Low A (soit un
La grave). Nous arrivons donc à la notation suivante :
Il est important de comprendre, qu'il ne s'agit que d'une convention d'écriture.
Le Low A (La grave) est exactement la même note que le Si bémol ! Si vous ne
connaissez pas la notation Anglo-saxonne, cela ne doit pas vous poser de
problème.
Dans le cas contraire (je pense notamment aux guitaristes, dont je fais partie),
un effort de concentration est nécessaire : Il suffit de prendre la note et de
l'augmenter (ou de la diminuer) d'un demi-ton pour passer d'une notation à
l'autre. Le tableau suivant fait la correspondance entre les 2 notations.
Les clés
Nous l'avons déjà vu, la cornemuse écossaise est en Mi bémol Majeur, cela
signifie que les notes Si, Mi et La sont altérées. On ne joue pas un Si naturel,
mais un Si bémol (Noté Sib), pareil pour le Mi (Mib) et le La (Lab).
En musique lorsqu'on est dans ce cas de figure, on inscrit, les notes altérées
après la clé. Cela simplifie la lecture, on sait alors que toutes les notes
marquées par un bémol (b) ou un dièse (#), seront altérées dans le morceau. Cela
évite d'ajouter un b ou un # devant chaque notes.
Ex : S'il y a 3 bémols à la clé (Si, Mi, La), tous les Si, les Mi et les La
seront des Sib, des Mib ou des Lab.
Revenons, à la notation pour la cornemuse écossaise.
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En notation bretonne (qui est celle qui
représente les notes réellement jouées), il y a donc 3 bémols à la clé. Cela n'est que purement informatif pour la cornemuse. En effet, on ne peut pas jouer autre chose qu'un Sib, un Mib, ou un Lab. Cela, possède néanmoins un avantage, celui de savoir qu'une partition est jouable ou non à la cornemuse. De plus, cela peut être utile, si vous voulez jouer les morceaux sur un autre instrument, comme la bombarde. |
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En notation écossaise, les notes ne sont pas
notées comme elles sont jouées, mais comme elles étaient jouées, dans le
temps. De ce fait, le lois de la musique font que les notes altérées
étaient les suivantes : Fa et Do (Fa#, Do#). Rappelez-vous, que cela
n'est qu'une convention ! Ce n'est pas parce qu'on note "à l'écossaise",
qu'on ne joue pas Sib, Mib et Lab !!!. Pour plus simplicité, le vous souciez pas des notes écrites à la clé. Contentez vous de savoir reconnaître une partition en notation bretonne d'une partition en notation écossaise et de savoir lire (ou juste déchiffrer pour le nomment) les notes dans les 2 notations. |
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Notation usuelle. Il
n'est pas rare de trouver des partitions sans aucune armature (# ou b à
la clé). Cela n'a pas beaucoup d'importance, puisque, comme nous l'avons
vu , en long, en large et en travers, la notation n'est qu'une
convention. Pour savoir alors, si le morceau est écrit en notation bretonne ou écossaise, il suffit alors de regarder l'étendue des notes :
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Il s'effectue à l'aide du PRACTICE. Sorte de flûte à anche intérieure ayant le même doigté que la cornemuse, il sert en fait dans toute la "carrière" d'un sonneur. Il permet au début la concentration sur les seuls mouvements de doigts élémentaires.
Les doigtés et ornements sont précis et DOIVENT être parfaitement rodés AVANT le passage à la cornemuse et le travail de répertoires plus difficiles.
Plus tard, le sonneur pourra travailler de nouveaux airs et de nouveaux pupitres sans sortir la cornemuse, mais également sans déranger ses voisins.
Voici la tablature de l'instrument avec la correspondance des notes (en haut la notation écossaise et en bas la notation bretonne) :
Les pays d'expression anglaise, ainsi que l'Allemagne, utilisent les sept premières lettres de l'alphabet pour distinguer leurs notes :
A | B | C | D | E | F | G |
La | Si | Do | Ré | Mi | Fa | Sol |
On est également descendu à l'octave inférieure des sons réels afin de pallier aux difficultés de lecture des "octaves" de la bombarde.
Il faut, le plus tôt possible, s'accoutumer aux deux écritures, écossaise et bretonne.
Dans son doigté classique, l'instrument
produit une gamme majeure en mode de Sol ; son étendue est d'une octave plus une
note.
Dans cette gamme, deux intervalles sont différents de ceux d'une gamme
diatonique : la quarte est augmentée et la septième diminuée.
PRACTICE : CONSEILS DE BASE :
Position : main gauche en haut / main droite en bas.
Main gauche : 1ère
phalange.
Main droite : 2ème phalange.
Les doigts bien à plat (le petit doigt de la main gauche ne fait rien).
Tenue et souffle :
- embouchure au milieu des lèvres,
- ne jamais gonfler les joues,
- ne jamais donner de coups de langue (même à l'attaque
du son),
- "semelle" du practice posée sur table ou genou,
- avant-bras libérés.
On peut (c'est même conseillé) s'aider de ses dents, juste pour maintenir l'embout.
Vous pouvez retrouver tous ces conseils dans
la méthode de Jean-Luc LE MOIGN aux Editions Bodadeg ar
Sonarion.
Cette méthode est composée de trois cahiers :
Le premier cahier permet d'apprendre les bases du doigté
de la cornemuse, la spécificité du solfège et de la notation bretonne et
écossaise, des conseils pour la tenue de l'instrument, le souffle, etc...
Le second cahier permet d'aborder les techniques de doigté plus complexe (ta-hum,
lemluath, grip, torluath...) et d'appréhender les différents répertoires et
rythmes de la cornemuse.
Le troisième cahier, destiné à une plus grande pratique, permet de se
perfectionner et d'approcher des exercices de Piobaireachd (Pibroc'h).
Les deux premiers cahiers, abordant de façon très pédagogique les bases de la cornemuse puis la progression, peut permettre d'apprendre seul par cette méthode. Cependant, il est nécessaire de suivre des stages, auprès de sonneurs, afin de maîtriser pleinement tous les aspects de la cornemuse (oreille, réglage des anches...) auxquels la méthode ne peut pas répondre seule.