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Les Bagadoù de Bretagne et Hors Bretagne

Les bagadoù bretons depuis 1940

Le terme bagad est employé que depuis la fin des années 40.

L'origine des bagadoù bretons est à rechercher dans les pipe-bands écossais ; en effet, ceux-ci ont voyagé dans le monde entier au côté de l'armée britannique. La cornemuse écossaise serait apparu en France qu'à la fin du 19ème siècles. D'ailleurs, la Bretagne possédant déjà le couple traditionnel bombarde, biniou koz, la cornemuse écossaise ne se serait implantée sérieusement qu'à partir des années 1950, supplantant progressivement, mais pas totalement, le biniou breton qui porte depuis le nom de vieux biniou.

Le premier Bagad  serait apparu en 1946 au sein du 71eme bataillon d'infanterie en garnison à Dinan. En 1947, la venue en Bretagne du Pipeband de la police de Glasgow frappera les esprits et donnera un séruex coup de pouce au mouvement. La même année, une explosion dans le port de commerce de Brest, provopque des dégats dont la ville, déjà fortement sinistrée par les combats de la libération, se serait bien passée, Yann Camus un joueur de cornemuse tenant le café du Bot, dans le quartier St Marc, émet l'idée d'organiser en solidarité une tournée finistérienne. Cette tournée sera considéré comme l'acte fondateur de la Kevrenn de Brest.

Mais dans un même temps en 1948, si l'on fait abstraction des ces dernier groupes aux effectifs encore modestes, le premier Bagad serait sans doute bien créé par Polig Monjarret, cofondateur de BAS. L'existence d'une gare importante à Carhaix, donc d'un potentiel humain énorme, c'est làque le premier bagad sera créé, en 1948 par les cheminots de Carhaix, et prêt pour se prioduire en mai 1948 ;

Comme les pipe-bands, un bagad comporte un pupitre de cornemuses écossaises, un pupitre de caisses claires écossaises, une grosse caisse ainsi que, grande nouveauté dans le genre, Photo cornemuse écossaise - photo great highland bagpipe un pupitre de bombardes bretonnes. Cette forme instrumentale est depuis considérée comme la forme traditionnelle du bagad breton, ce qui fait d'ailleurs débat ; une forme instrumentale de 50 ans peut-elle être considérée comme traditionnelle ?
Après cette initiative, une grande quantité de bagadoù ont été créés, comme le Bagad Kemper, la Kevrenn Alré et de très nombreux autres encore.

La Bodadeg Ar Sonerien (B.A.S) créée entre 1942 et 1943 a rapidement été mise en place pour coordonner les bagadoù et mettre en place les premiers concours. Le 23 mai 1943 aura lieu la 1èere prestation publique en ouverture du Congrès celtique qui donnait pour but de rassembler et coordonner toutes les forces intellectuelles pour préparer la résurrection de la province de Bretagne.
La forme originale du bagad a été plus ou moins modifiée selon les bagadoù : la majorité des bagadoù possèdent maintenant des toms, une ou plusieurs lombardes ou trombardes, certains utilisent djembées, congas ou autres percussions africaines, tandis que quelques uns n'hésitent pas à employer synthétiseurs et guitares électriques. Plusieurs bagadoù se sont notamment associés à des ensembles d'un autre style, par exemple avec un groupe de jazz (Lokoal-Mendon avec la Marmite Infernale), un groupe de rock (Lokoal-Mendon avec Pat O'May) ou un ensemble de percussions sénégalaises (Men Ha Tan avec la troupe de Doudou N'Dyaye Rose).
Le répertoire s'est lui aussi élargi dans certains bagadoù : les airs traditionnels bretons ne servent parfois que de support, et sont même quelques fois délaissés au profit de musiques d'autres horizons ou de compositions plus modernes.

En Bretagne, on a conservé cette perce d'instruments conique de façon à pouvoir jouer en plein air et qu'on puisse les entendre de très loin. Dans les années précédant la seconde guerre mondiale, les sonneries jouant en duo du Biniou-Khoz et de la Bombarde se faisaient de moins en moins nombreux. En 1942, la "Bodadeg Ar Sonerion" vit le jour. Peu après la guerre, elle créa le bagad, ensemble de bombardes, de Biniou-Braz et tambours. Le biniou-braz était très proche de la cornemuse Ecossaise : comme cela , il avait deux bourdons (accordés une octave au dessous de la tonique du lévriad), un bourdon basse (accordé deux octaves tonique du lévriad) et un lévriad (chalumaud) à la tonalité de si-bémol. Deux points le différenciaient de la cornemuse écossaises : le lévriad du biniou-braz donnait la gamme tempérée de si-bémol majeur et elle était considérablement plus simple (similaire à celui de la bombarde). Mais les bagadou ont progressivement utilisé le biniou-braz pour adopter l'authentique cornemuse écossaise des Highlands conservant sa gamme, différentes de la gamme tempérée et son système d'ornementation complexe.

Les Championnats

Depuis longtemps déjà, les sonneurs en couple avaient l'habitude d'en découdre lors des concours régulièrement organisés en Bretagne. Dès la création des premiers bagadoù, un championnat s'est donc rapidement mis en place.  Ce championnat est divisé en catégories ; actuellement, il en existe cinq, la première étant la meilleure, dans lesquelles se répartissent environ une petite centaine de bagadoù.
Et contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, bien que la majorité des bagadoù résident en Bretagne, de nombreux ensembles existent ailleurs en France, comme à Bordeaux, Roanne, Lille, Le Havre et bien sûr Paris et sa région pour ne citer que ceux-ci.
Enfin, plusieurs bagadoù refusent de participer au championnat B.A.S, comme le célèbre bagad de Lann-Bihoué, ou le bagad Men ha Tan. En particulier, la Kevrenn de Brest a claqué la porte du championnat dans les années 80, car elle estimait que le système des concours ne permettait pas l'ouverture musicale, chose que l'on ne peut malheureusement que constater encore actuellement.

Quoi qu'il en soit, l'action que la BAS entreprit dès sa création lui permit d'engendrer un extraordinaire mouvement sans pareil de renouveau de la musique traditionnelle bretonne.

Oeuvre sur les bagadoù :

- Livre d'Armel Morgant et Jean-Michel Roignant - Bagad -Vers une nouvelles tradition- Edition Coop Breizh

Les Bagadoù Hors Bretagne

Actuellement, grâce à la mobilité des populations et aussi de la population bretonne ainsi que grâce à la passion de certaines personnes pour la culture bretonne et celtique, nous voyons de plus en plus apparaitre des Bagadoù se former en dehors de la Bretagne, en plus d'une renaissance de la cornemuse en tout genre (veuze, cornemuse du centre, boha, etc...).

Liste et classement des Bagadoù Bretagne - Hors Bretagne

(Cliquez sur le lien)