La Cabrette (Cabrette Auvergnate)

La cabrette a son histoire étroitement mêlée au phénomène de la colonie auvergnate de Paris.
Sous sa forme actuelle elle remonte à la première moitié du 19ème siècle.
Si les cornemuses populaires n'ont été jusqu'à présent qu'entrevues au détour d'une image, d'un texte ancien ou d'un document d'archive, le 19ème siècles va leur permettre d'apparaître enfin au grand jour grâce à la conjugaison de plusieurs courants qui vont donner naissance au mouvement folklorique (celui-ci naît en effet autant dans le romantisme qu'au sein de mouvements linguistes, "ethnologistes", régionalistes, amicalistes (provinciaux immigrés à Paris) etc...) La cornemuse va y retrouver un essort certain grâce à son image, toujours liée dans l'esprit du public à celle du berger et donc éminament rustique et populaire. Elle fera souvent figure d'emblème tant de la région que des coutumes passées. Elle ira jusqu'à donner son nom à l'amicale des Auvergnats de Paris (" La Cabrette ").
Composée d'un sac, d'un hautbois et d'un bourdon, elle a pour particularité de pouvoir changer de tonalité sans changer d'instrument : en changeant uniquement le pied.
Trop souvent confondue à l'image de l'Auvergne, la cabrette est un instrument utilisé sur des géographies particulières : Le Cantal, la Haute-Loire, le nord-Aveyron, le nord-Lozère, le sud Puy-de-Dôme, l'est-Corrèze, le nord du Lot.
Dans la complexité des échanges entre les Monts d'Auvergne et la capitale, la musique circule et se modifie : des styles de jeux pouvant varier d'un canton à l'autre tout en étant étroitement dépendant des modèles parisiens.
Aujourd'hui, grâce aux disques réalisés au début du siècle nous pouvons écouter les témoignages musicaux laissés par ces cabretaires dont une partie appartient désormais à la légende (Bouscatel, Bergheaud...).