La Veuze
Cette cornemuse se localise le plus dans le département de la Loire Atlantique, dans la "basse Loire" entre Nantes et l'embouchure de la Loire.
La veuze se distingue par la grosseur de sa poche et la longueur de son chalumeau (partie où l'on place les doigts). Sa perce tronconique et son anche double lui donnent cette puissance des instruments d’extérieurs, dits hauts instruments. Au moyen âge, la souche, qui raccorde le chalumeau à la poche, et le pavillon cannelé, qui amplifie le son par son évasement, s’ornent fréquemment de sculptures zoomorphiques ou anthropomorphiques. C’est un instrument diatonique, c’est-à-dire que la gamme comprend huit notes, sans dièses ou bémols. Son jeu utilise un doigté simple, dit ouvert, par opposition à nombre de cornemuses beaucoup plus récentes telles le bagpipe écossais, la cabrette ou la bourbonnaise, utilisant un doigté à fourche, dit fermé.
C'est une descendante directe des cornemuses médiévales dont elle a gardé tous les aspects. L'instrument est gonflé au moyen d'un porte-vent, et comporte un chalumeau mélodique et un bourdon. Le chalumeau mélodique de perce conique est doté d'une anche double et possède 7 trous de jeu et deux trous d'accord. bourdon à perce cylindrique doté d'une anche simple et d'un résonateur.
La veuze (vèze, beuz en breton) est une
cornemuse dont l'utilisation récente est limitée au sud de la Bretagne. C'est un
instrument appartenant à la même famille que le biniou koz de Basse-Bretagne,
mais la tessiture en fait une cornemuse construite pour exposer une mélodie
alors que le biniou koz est actuellement utilisé comme accompagnateur de la
bombarde. Par sa conformation extérieure, la veuze correspond aux cornemuses
médiévales qui ont été populaires dans toute l'Europe. Elle était couramment
utilisée seul ou accompagnée par différents instruments en Haute-Bretagne
jusqu'au XIXe siècle.
Sa disparition semblait être un phénomène irréversible lorsqu'une équipe de
musiciens a décidé de la repopulariser.
De nouvelles veuzes copiées sur des instruments anciens ont été tournées
généralement en buis. La veuze semble maintenant sauvée de l'oubli et son timbre
particulièrement apprécié dans le pays de Nantes en fait de plus en plus, seule
ou accompagné l'instrument privilégié de cette région.
La veuze est restée fort proche de la cornemuse médiévale tant par l'esthétisme que par le doigté (doigté ouvert).
Elle se compose :
- d'un sac en cuir,
- d'un porte-vent muni d'un clapet anti-retour en cuir,
- d'un hautbois de perce conique, à anche double, caractérisé par un pavillon
cannelé (cf. photo n° 1 : hautbois de veuze fabriqué par Thierry
BERTRAND).
La dimension des hautbois anciens (de 12 à 14 pouces) laisse supposer une
tonique allant de LA à DO en gamme diatonique. Aujourd'hui la tonalité en LA est
la plus courante.
- d'un bourdon à anche simple dont l'extrémité est creusée en forme de cloche
terminée par un orifice étroit. Il sonne deux octaves sous la tonique.
Traditionnellement, le bois utilisé est le buis ou beuz en breton. De là viendrait le nom de l'instrument.
A partir de la fin du XVIIIème siècle,
son aire de jeu diminue pour, au XIXème siècle, se limiter à la région nantaise
et à la Vendée.
L'entre deux guerres voit la disparition des derniers sonneurs.
Un regain d'intérêt pour cet instrument se manifeste timidement après la guerre
40-45, mais il faudra attendre les années 70 et la fondation de l'association
"Sonneurs de veuze" (1976) pour assister à la renaissance de cette
cornemuse. En effet, les recherches basées sur l'examen d'anciens documents et,
surtout, sur les anciens hautbois retrouvés ont permis la reconstruction
d'instruments fiables.
Actuellement, de nombreux groupes musicaux, tant bretons que vendéens,
utilisent la veuze.
![]() |
Chanter de veuze |
Adresse de luthiers : http://facteurdecornemuse.site.voila.fr/page1.html ; http://www.claudenadeau.net/veuze.html ; http://site.voila.fr/facteurdecornemuse/index.jhtml